« Handicap : une association écrit au gouvernement
avant un été de tous les dangers »
Paris, 6 juil 2022 (AFP) – La fédération Paralysie cérébrale France a écrit mercredi à la ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, Geneviève Darrieussecq, pour l’alerter sur « la situation catastrophique du secteur médico-social » gérant les personnes en situation de handicap.
Cette fédération d’associations créées par des familles pour s’occuper de personnes atteintes de paralysie cérébrale, souvent lourdement handicapées et dépendantes, fait état de 215 postes vacants sur 6.500, faisant craindre un « été de tous les dangers » pour les résidents et leurs familles.
Les postes manquants sont en effet surtout du personnel soignant : « 20 à 30% des postes d’infirmiers, d’aides-soignants, d’accompagnateurs éducatifs et sociaux, de kinésithérapeutes ou d’ergothérapeutes sont vacants dans les établissements et services médico-sociaux pour adultes« , indique dans sa lettre Paralysie cérébrale France, qui accompagne quelque 8.000 personnes dans 200 établissements.
« Nous allons être contraints de fermer nos places d’accueil temporaire, sur lesquelles des familles comptaient pour prendre quelques jours de repos cet été« , a prévenu Elodie Bastien, directrice générale de Adimc 72, qui gère six établissements dans la Sarthe, au cours d’un point de presse mercredi.
Les familles sont appelées à la rescousse pour reprendre leurs proches chez elles ou pour venir s’occuper d’eux dans les établissements, alors même que les parents ont souvent 70 ou 80 ans et n’ont pas les compétences pour s’occuper d’une personne lourdement handicapée, ont indiqué des gérants d’établissements.
Faute de capacité à les maintenir en établissements, les résident devraient être orientés vers les hôpitaux, qui font en même temps face à des fermetures d’urgences et de lits, ont-ils dit. En cause : des salaires bas pour des postes difficiles, avec des vacations le soir et le weekend, dans le secteur médico-social, inférieurs au secteur hospitalier et à celui des Ehpad qui leur font concurrence.
Des augmentations de salaires dans le sillage du Ségur ont été annoncées par l’Etat mais les sommes n’ont pas été versées totalement partout, selon Jacky Vagnoni, président de Paralysie cérébrale France. « L’épuisement, l’absentéisme, le turn-over, la perte des collaborateurs les plus qualifiés sont aujourd’hui arrivés à leur paroxysme« , indique la lettre.
« Les salariés en poste courent pour assurer les douches, les repas, les passages aux toilettes. Ils n’ont plus le temps de passer du temps de qualité avec les résidents« , s’est désolée Marie-Ève Viarde, directrice générale de HandiCap’Anjou.